Le film retrace quelque 12 ans de résistance active contre la construction du barrage Belo Monte en pleine Amazonie brésilienne (État fédéral Pará): IL s’agit du troisième plus grand barrage au monde, et il est associé à une centrale hydroélectrique avec une puissance prévue de 11.233 KWh. La documentation montre les actions des mouvements de résistances des peuples indigènes et des riverains, ainsi que l’appui de l’Église catholique, surtout à travers l’évêque Dom Erwin Kräutler. La construction de plus de cent barrages est planifiée en Amazonie !
La rétrospective est encadrée par des scènes de l’ouverture et des sessions du Synode pour l’Amazonie en 2019. Le film débute sur l’action courageuse de Tuíra Kayapo en 1989, lors d’une grande réunion d’information sur le barrage. Le film documente les mouvements de la société civile qui se sont formés pour dénoncer les destructions et la déportation de plus de 40.000 personnes : riverains, habitats de la capitale Altamira et indigènes.
La construction du barrage est accompagnée de corruption et du mépris de la propre législation environnementale brésilienne par le gouvernement brésilien. Ces derniers ont forcé ce projet et n’ont respecté ni les accusations, ni les jugements des tribunaux, ni les engagements pris dans la Convention de l’Organisation Internationale du Travail(OIT) 169, qui exige entre autres une consultation préliminaire aux grands projets économiques dans les territoires indigènes. Ainsi, la construction a géré des violences contre des défenseurs des Droits de l’Homme, contre indigènes et riverains.
Deux femmes fortes ont accusé le gouvernement brésilien au Tribunal international des Droits de la Nature, qui a eu lieu à Paris parallèlement à la COP 21 : Maria Leusa du peuple indigène Mundurucu et l’activiste brésilienne Antônia Melo du Mouvement « Xingu Vivo ».
Le documentaire dénonce également les liens et implications des relations économiques et financières dans ce projet pharaonique, notamment avec l’industrie allemande, européenne et canadienne. En plus de la destruction de l’environnement, un gisement d’or dans la « Grande boucle du Xingu » produira des problèmes dévastateurs par l’activité minière dont les droits ont été vendus à la compagnie canadienne Belo Sun Mining Corp.
La soirée a été précédée par une visite au Ministère luxembourgeois de l’Environnement. La projection s’est déroulée en présence d’un groupe de 30 personnes dans la salle, sous les mesures sanitaires en vigueur.
Des contributions importantes ont été faites par le réalisateur du film, Martin Kessler, par le Cardinal Jean-Claude Hollerich, archevêque du Luxembourg, et par la Ministre de l’Environnement, Madame Carole Dieschbourg, dans le cadre d’un échange sur les visions d’actions futures au Luxembourg en faveur de l’environnement, du climat et des Droits de l’Homme. Différents thématiques ont été abordées; l’accord Mercosur, la législation nationale pour le devoir de vigilance des entreprises luxembourgeoises, la responsabilité de la place financière qui risque d’héberger des entreprises suspectes de violations des Droits de l’Homme et de la Nature, un Fonds international pour l’Amazonie afin d’arrêter le déboisement et l’exploitation de l’Amazonie, la loi environnementale luxembourgeoise et l’engagement de l’Église pour une conversion écologique. La soirée a été transmise sur internet.
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