IMG 6693 web droitDevrons-nous fabriquer des arcs et flèches pour nous défendre ?

La question m’a été posée par un ancien du peuple Xerente, en Amazonie brésilienne lors de ma visite en mai. La situation des peuples indigènes est devenue très précaire depuis que le président de l’extrême-droite a annoncé ne plus respecter les droits des indiens à la terre et à leurs traditions. La peur des peuples indigènes augmente avec chaque décret présidentiel qui s’attaque à leur mode de vie et leurs territoires.

J’ai visité cinq communautés des indiens Krahô, Xerente et Krakô-Kanela et pendant beaucoup d’heures j’ai écouté les discours des caciques (chefs de communautés) sur leurs problèmes et soucis : invasions de leurs territoires, déforestation sans respect des réserves, agressions en ville, difficultés d’accès à la formation et à la santé.

Depuis 30 ans le conseil indigéniste missionnaire CIMI travaille dans l’état fédéral du Tocantins et Goiás avec 10 peuples indigènes différents représentant quelque 15.000 personnes. Depuis 30 ans je connais les indigènes et les accompagne dans leur lutte pour vivre sur leurs territoires, en respect de la nature. Jamais en ces 30 ans ils n’étaient découragés au point de réfléchir s’ils sont obligés à s’armer contre les « blancs ».

IMG 3948 webLes jeunes indigènes qui étudient à l’université fédérale de Palmas, capitale du Tocantins, ont dit : « Sans les logements « Casas Krãnipî » financés par la Fondation du Luxembourg nous ne serions plus à même de nous maintenir en ville et de poursuivre nos études. » Le budget des universités a été réduit de 40% par le gouvernement bolsonariste.

Comment survivre dans la tradition, à l’intersection avec la société moderne ? Comment protéger et démarquer les terres indigènes avec un gouvernement qui nie le droit original des peuples indigènes à la terre ?

Le groupe Krahô que j’ai visité dans le village Takaywrá près de l’Ile du Bananal démontre que le problème n’est pas totalement nouveau, mais en même temps n’a jamais été si virulent. Depuis 11 ans, en attente d’une démarcation, ils sont logés provisoirement dans une zone écologique où ils ne sont pas autorisés à chasser ou à pratiquer l’agriculture. Ils sont donc forcés à abandonner leur mode de vie traditionnel et à demander du travail sur les plantations à l’extérieur de la zone pour survivre.

IMG 6755 webpartage.lu s’engage aux côtés des peuples indigènes, notamment de cette communauté Krahô de Takaywrá, pour garantir des droits qui datent d’avant la conquête du Brésil en 1500 et qui sont confirmés dans la constitution brésilienne de 1988. En plus, les communautés indigènes préservent la nature et n’exploitent pas les richesses naturelles en détruisant la forêt amazonienne. L’arc et la flèche sont des armes du désespoir. Nous pouvons renforcer les indigènes pour revendiquer leurs droits qui représentent aussi un gain pour la nature, les brésiliens et pour nous-mêmes au Luxembourg.

Patrick Krãnipî Godar-Bernet

 


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