Le Brésil, comparé parfois avec le paradis, ressemble actuellement davantage à l’enfer: l’enrichissement incontrôlé de quelques-uns sur le dos de la population brésilienne et des peuples indigènes est révoltant.
Tout au long de mon voyage j’ai malheureusement dû constater le démontage systématique des appuis sociaux ainsi que les attaques incessantes contre les droits des peuples indigènes à la terre, droits pourtant ancrés dans la constitution brésilienne de 1988. Le gouvernement Temer et les députés qui défendent les intérêts des grands producteurs agricoles et des grands propriétaires terriens, proposent au Congrès national des arguments absurdes pour démanteler la mobilisation des indigènes et de leurs alliés, en criminalisant la résistance pacifique de ces derniers et en favorisant l’impunité des blancs lors d’invasions territoriales et même de massacres.
Dans les favelas, nos partenaires racontent que les conventions avec l’administration brésilienne ne sont plus respectées et que les subventions – souvent déphasées de plusieurs mois sinon d’années – ne sont plus déboursées du tout actuellement.
D’une part il y a les scandales de détournements de fonds dans les entreprises nationales (Petrobras, Odebrecht…) et la mauvaise gouvernance dans le secteur de la santé ou de l’éducation lors des grands événements sportifs récents (Coupe du Monde de football en 2014 et Jeux Olympiques en 2016). D’autre part s’ajoutent les catastrophes écologiques comme les destructions incontrôlées de la forêt amazonienne en faveur des monocultures et de l’élevage bovin ou de l’exploitation de mines et de la construction de barrages insensés (Barrage Belo Monte en pleine Amazonie).
Le Brésil, un pays au potentiel d’une nation industrialisée et riche, s’enfonce de plus en plus dans un enfer dominé par la convoitise, « richesse insolente qui s’accumule dans les mains de quelques privilégiés » (Pape François).
Il reste donc très pertinent pour partage.lu de continuer avec décision l’appui de nos partenaires brésiliens.
Patrick Krãnipi Godar